**
La coursive ne présente pas autant d’antécédents que la cheminée, le toit ou la coupole. Son étymologie est plutôt sombre, elle nous renvoie au mot latin corsia qui nommait, dans les galères de l’antiquité, le passage desservant les bancs où les rameurs étaient enchaînés. Le mot coursive apparaîtra plus tard pour désigner le couloir longitudinal qui dessert les cabines et les soutes des navires ainsi que les passages qui distribuent les cellules des prisons.
Après le style paquebot des années 1930 et le Latitude 43 de Georges-Henri Pingusson à Saint-Tropez c’est sur cet élément que les architectes du Team 10 vont chercher à refonder l’architecture pour riposter aux tours et barres dressées dans toute l’Europe qui isolent leurs occupants autour des cages d’escalier. Elles participent ainsi à la reconquête d’un habitat communautaire traditionnel – portée par la sociologie urbaine naissante – autour de ruelles piétonnes en porte-à -faux lancées dans les trois dimensions de l’espace : tels les projets polémiques réalisés à Toulouse le Mirail par Candilis, Josic et Woods ou à la périphérie de Londres par les Smithson…
Des coursives qui font aujourd’hui un retour remarqué, notamment dans les villes favorisant les mobilités douces. Associées aux monte-charge qui se substituent aux ascenseurs, elles permettent d’imaginer des plates-formes superposées et animées, assurant la desserte des logements et de leurs espaces communs par des vélos et mêmes des vélos-cargos…