5 parcours et projets de recherches prometteurs : les cinq lauréats de l'appel à projets PSL Young Researcher Starting Grant 2023
L'appel à projets PSL Young Researcher Starting Grant, lancé annuellement par la direction de la recherche de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL, s’adresse aux jeunes chercheuses et chercheurs à haut potentiel en leur proposant un financement pour démarrer leur activité scientifique. Les projets soutenus débuteront dès l'automne 2023 pour une durée de 2 à 4 ans.
Pierre Cristofari, Arthur Marguerite, Nina Guyon, Albertas Navickas et Idriss Mazari-Fouquer sont les lauréats de cette année. Spécialisés en astrophysique, physique, sciences sociales, sciences du vivant et mathématiques, ils nous livrent leur témoignage sur leur parcours et s’ouvrent sur leurs projets de recherche.
« Une bourse pour répondre aux problématiques des chercheurs récemment recrutés »
Pierre Cristofari, astronome adjoint à l’Observatoire de Paris - PSL.
Sujet de prédilection : L’origine des rayons cosmiques
Pouvez-vous vous présenter ?
L’astronomie gamma et la question de l’origine des rayons cosmiques ont été au cÅ“ur de mes recherches, depuis le début de ma thèse (APC/±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Paris) et à travers plusieurs post-doctorats (Columbia University, Gran Sasso Science Institute, Irene Joliot-Curie Lab). Depuis septembre 2022, je suis astronome adjoint à l’.
Pourquoi avoir participé à l’appel à projets PSL Young Researcher Starting Grant ?
Cet appel à projets répond particulièrement aux problématiques auxquelles je suis confronté en tant que chercheur récemment recruté, notamment en permettant le financement d’un doctorant. Il soutiendra également les activités de recherche de notre équipe : la participation aux conférences, la diffusion de connaissances, l’achat de matériel... J’ai particulièrement apprécié le format de candidature, qui était assez libre !
Quel projet de recherche allez-vous mener grâce à cette bourse ?
Je m’intéresse aux « rayons cosmiques », des particules très énergétiques qui nous parviennent de toutes les directions du ciel et dont l’origine est mal comprise. Les télescopes permettant de détecter la lumière gamma de très haute énergie sont particulièrement adaptés pour cette recherche. À l’Observatoire de Paris - PSL, notre équipe est très impliquée dans la préparation et la construction du Cherenkov Telescope Array (CTA), le plus grand observatoire gamma au monde.
« Une opportunité pour démarrer rapidement ses activités »
Arthur Marguerite, chercheur au CNRS et au laboratoire de physique et d’étude des matériaux de l’ESPCI-PSL
Sujet de prédilection : Le mouvement collectif des atomes dans les cristaux
Pouvez-vous vous présenter ?
J'ai grandi en région parisienne. J'ai fait ma thèse à l'ENS-PSL sous la direction de Gwendal Fève, où j'ai conduit des expériences d'interférence sur électrons pour mieux comprendre leur propagation dans certains milieux en particulier (les phases dites d'effet Hall quantique). J'ai ensuite réalisé deux post-doctorats, un en Israël dans le groupe d'Eli Zeldov et un autre avec le physicien Çağlar Girit à Paris. J'y ai appris de nombreuses techniques pour étudier le comportement des électrons dans la matière et la propagation du courant électrique. J'ai ensuite été recruté au CNRS, et depuis 2022 je suis installé au (LPEM) de l'
Pourquoi avoir participé à l’appel à projets PSL Young Researcher Starting Grant ?
Pour moi comme pour beaucoup d'autres qui mènent des expériences, les instruments peuvent avoir un coût important, mais sont nécessaires. Cette bourse est une opportunité de pouvoir démarrer rapidement mes activités de recherche.
Quel projet de recherche allez-vous mener grâce à cette bourse ?
J’espère pouvoir remonter au LPEM un instrument assez original et nouveau que j'ai pu utiliser dans mes post-doctorats passés. Je vais ainsi pouvoir construire une sorte de microscope à température, ou caméra thermique, pour réaliser des images sur quelques micromètres à des températures très proches du zéro absolu. J'étudierai le mouvement collectif des atomes dans différents cristaux et la propagation du courant de chaleur. Cette bourse me permettra donc d'acheter une partie des équipements nécessaires à l'assemblage de ce microscope.
« Focaliser son énergie sur l’essentiel : l’avancée de la recherche ! »
Nina Guyon, maîtresse de conférences au département d’économie de l'ENS-PSL et économiste sénior à l’IPP
Sujet de prédilection : La mesure de la ségrégation résidentielle
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis maîtresse de conférences au département d’économie de l’ depuis la rentrée 2022 et économiste sénior à l'Institut des Politiques Publiques (IPP). Après ma formation à l'École Polytechnique, j'ai obtenu un master à l'École d'Économie de Paris et une thèse à l'EHESS intitulée : "Essays on Education, Social Interactions and Segregation". J'ai ensuite effectué un post-doctorat de deux ans au Laboratoire Interdisciplinaire d'Évaluation des Politiques Publiques (LIEPP) de Sciences Po, puis j’ai été durant 9 ans Assistant Professor à la National University of Singapore. J’ai quitté ce poste pour revenir en France à l'ENS-PSL.
Pourquoi avoir participé à l’appel à projets PSL Young Researcher Starting Grant ?
Cette bourse, similaire à celles reçues aux États-Unis ou dans d'autres pays par les nouveaux assistants de professeurs, est pour moi une opportunité unique de démarrer de nouveaux projets de recherche ambitieux. Les premiers résultats pourront me permettre d'aller encore plus loin en postulant à des bourses de plus grande envergure telles que l'ANR ou l'ERC. Le gros avantage de cette Starting Grant est qu'elle ne demande pas de rédiger un long dossier détaillé, ce qui permet ainsi de focaliser son énergie sur l'essentiel : l'avancée de la recherche !
Quel projet de recherche allez-vous mener grâce à cette bourse ?
Le projet vise à mesurer l'impact de deux politiques urbaines nationales de déségrégation des logements sociaux. La première est le (PNRU), qui consiste principalement à démolir des logements sociaux dans des quartiers très défavorisés socialement pour en reconstruire de meilleure qualité sur place, mais aussi dans d'autres quartiers. La seconde est la "Loi Solidarité et renouvellement urbain", dite "", qui consiste à imposer un taux minimum de 20 à 25% de logements sociaux dans les communes d'une certaine taille. En s'attaquant à la localisation des logements sociaux au sein des agglomérations, ces deux politiques visent ainsi à diminuer la ségrégation résidentielle. Mon projet vise à mesurer ce premier effet et à comprendre comment il se traduit en termes de ségrégation sociale à l'école et de devenir scolaire des enfants affectés.
Cette bourse me sera principalement utile pour recruter des assistants de recherche qui pourront travailler sur le nettoyage et la préparation des données administratives sur lesquelles l'analyse sera basée. Ces bases de données n'étant pas conçues pour la recherche, elles demandent en effet un gros traitement et de nombreuses vérifications avant de pouvoir être analysées, ce qui est très coûteux en temps.
« Un appel à projets adapté à mon parcours de jeune chef d’équipe »
Navickas Albertas, chef d’équipe junior au sein de l’unité « Intégrité du génome, ARN et cancer » à l’Institut Curie.
Sujet de prédilection : L’ARN extracellulaire
Pouvez-vous vous présenter ?
J'ai soutenu ma thèse sur le métabolisme de l'ARN en 2016, à l'Institut de Biologie Physico-Chimique à Paris. J'ai ensuite continué mes recherches sur l'ARN, dans le contexte de la progression du cancer, à l'±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Californie à San Francisco. J'y ai surtout étudié les mécanismes moléculaires derrière les métastases pulmonaires du cancer du sein. Je suis retourné à Paris en 2022 pour établir mon propre groupe, soutenu par l'Institut Curie et le programme ATIP-Avenir. En 2023, j'ai été recruté en tant que chargé de recherche à l’INSERM.
Pourquoi avoir participé à l’appel à projets PSL Young Researcher Starting Grant ?
Le PSL Young Researcher Starting Grant m'a semblé particulièrement adapté à mon parcours : je suis un jeune chef d'équipe, récemment revenu en France pour y établir mon groupe de recherche. Le financement proposé m'a paru très attractif pour démarrer de nouveaux projets dans le laboratoire.
Quel projet de recherche allez-vous mener grâce à cette bourse ?
Parmi plusieurs molécules sécrétées par les tumeurs, l’ARN extracellulaire continue à attirer l’attention par son rôle dans la communication cellulaire au sein du microenvironnement tumoral. Une meilleure compréhension de ce mécanisme est nécessaire pour l’évaluation des risques de métastase chez les patients atteints de cancer. Nous nous focalisons sur le cancer du sein dit triple négatif, le sous-type le plus agressif, qui souvent métastase dans les poumons. D’abord, notre projet vise à caractériser les ARN extracellulaires associés au cancer du sein métastatique. Or, ces derniers n’ont pas encore été répertoriés et nous ne savons pas quels sont ceux qui déclenchent la réponse immunitaire. Nos résultats seront clés pour évaluer si le traitement par ribonucléases pourrait être envisagé dans la clinique.
« Renforcer mon activité de recherche au sein de PSL »
Idriss Mazari-Fouquer, Maître de conférences en mathématiques à Dauphine - PSL.
Sujet de prédilection : L’hétérogénéité spatiale en dynamique des populations
Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai été formé en mathématiques à l’ENS de Lyon, puis j’ai effectué un Master en mathématiques appliquées à Sorbonne ±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé. Attiré par la recherche en mathématiques, j’ai naturellement effectué une thèse au Laboratoire Jacques-Louis Lions. J’ai eu la chance d’être encadré par Grégoire Nadin, chercheur CNRS au Laboratoire Jacques-Louis Lions et Yannick Privat, professeur à l’Institut de Recherche Mathématique Avancée de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Strasbourg, qui m’ont proposé un sujet incroyablement vaste et que j’explore encore aujourd’hui : la question de l’optimisation de l’hétérogénéité spatiale en dynamique des populations. J’ai soutenu ma thèse en 2020, puis j’ai rejoint l’équipe d’Elisa Davoli à l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé Technique de Vienne, où nous avons réalisé de belles expériences scientifiques. En 2021, j’ai été recruté sur un poste de maître de conférences à , où j’effectue depuis mes travaux de recherche au sein du .
Pourquoi avoir participé à l’appel à projets PSL Young Researcher Starting Grant ?
Après avoir défriché avec plusieurs collaborateurs quelques questions de recherche, il me semblait naturel d'encadrer de jeunes chercheurs post-doctoraux. Une responsabilité nous incombe en tant que chercheurs de contribuer à la formation mathématique des jeunes. Il y a aussi derrière cela des motivations scientifiques : travailler avec des jeunes permet d’échanger et de créer de nouvelles idées. Cette première expérience d’encadrement me servira également de rampe pour, dans la suite de ma carrière, candidater à des projets plus ambitieux qui fourniront l’armature idéale pour déployer mon projet scientifique.
Quel projet de recherche allez-vous mener grâce à cette bourse ?
Le projet s’articule autour des questions qui n’ont émergé que récemment, qu’il s’agisse de contrôle optimal pour des systèmes de réaction-diffusion, ou de problèmes de théorie des jeux. On pourrait mentionner les problèmes suivants : si dans un domaine vivent deux espèces en compétition, comment répartir les ressources de la première espèce pour optimiser un critère portant sur les deux espèces ? Ensuite, est-il possible de quantifier l’impact de la pêche sur les écosystèmes aquatiques ? Ces interrogations sont d’une actualité brûlante, il suffit pour s’en rendre compte d’ouvrir le dernier rapport de la COP.
L'appel PSL Young Researcher Starting Grant me permettra de renforcer au sein de PSL mon activité de recherche de manière concrète. La plus grosse partie du financement sera allouée au recrutement d’un jeune chercheur post-doctoral, qui rejoindra le CEREMADE pour jusqu’à deux années et qui participera activement aux recherches proposées.
Rappel des lauréates et lauréats antérieurs
2022
Anne-Cécile Boulay, chargée de recherche Sciences du Vivant au Collège de France
Juan Imbet, Maître de conférences en Finance à Dauphine - PSL
Renato Morais, Chercheur en Sciences de l’environnement à EPHE - PSL
Stéphane Perrard, Chargé de recherche en Physique à ESPCI Paris - PSL
Kong Ooi Tan, Chercheur en Chimie à l’ENS - PSL
2021
Enzo Poirier, Chargé de recherche en Sciences du Vivant à l’Institut Curie
Antoine Tilloy, Maître de conférences en Physique, Mines Paris - PSL
Dominik Peters, Chargé de recherche en Informatique, Dauphine - PSL
Dauphine-PSL