Formation

« Construire des projets entrepreneuriaux qui mobilisent la science au service des Objectifs du développement durable »

Le

PSL lance pour la rentrée 2021 la formation Innovation et entrepreneuriat d'impact. Un curriculum bac + 6, 100% hybride qui conjugue excellence scientifique et réponse aux grands enjeux sociaux et environnementaux contemporains. Interview de Cédric Denis-Rémis, vice-président Innovation et , responsable hybridation et innovation pédagogique à PSL.

DU Impact

 

PSL : Qu’est-ce que l’entrepreneuriat scientifique à impact ? Et pourquoi lancer un nouveau programme bac + 6 dans ce domaine ?

Cédric Denis-Remis : « L’entrepreneuriat scientifique à impact » intègre trois notions : la notion d’« entreprendre » (c’est-à-dire créer un projet généralement sous la forme d’une entreprise) ; la notion de « sciences » et plus spécifiquement de « recherche scientifique » (des sciences expérimentales aux sciences humaines et sociales) ; et enfin la notion d’ « impact » c’est-à-dire le développement de technologies en lien étroit avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) conçues pour avoir un impact dans les domaines de la transition énergétique, la paix, la justice, les inégalités sociales, etc.

Alexandre Heully : L’entrepreneuriat scientifique à impact, c’est effectivement une approche qui consiste à prendre en considération les externalités sociales et environnementales dans toute initiative entrepreneuriale. C’est considérer l’entrepreneuriat non pas comme une fin, mais comme un moyen permettant de répondre - à une échelle individuelle et collective - aux défis sociaux et environnementaux. Avec cette formation, nous voulons former les innovateurs et entrepreneurs responsables de demain, ceux-là mêmes qui souhaitent mobiliser la recherche scientifique pour élaborer des projets qui intègrent dès leur conception une prise en considération de leur impact social et environnemental.

PSL : Quels seront les liens entre les laboratoires scientifiques de PSL et le programme ? Pourquoi est-il, selon vous, important de former de futurs entrepreneuses/entrepreneurs au plus près de la recherche ?

CDR : La formation au plus près de la recherche est au coeur des formations proposées par PSL. Pour ce nouveau programme, c’était plus qu’une évidence.
La complexité du monde actuel et des défis sociétaux auxquels nous faisons face nous obligent à recourir et penser des outils de plus en plus complexes. Former une nouvelle génération d’acteurs à l’entrepreneuriat scientifique à impact aux côtés de laboratoires de hauts niveaux en santé, matériaux, énergies, sciences cognitives… c’est les mettre dans les meilleures conditions possibles pour relever ces défis.

AH : Aujourd’hui, nous ne manquons pas d’idées ou de projets scientifiques, nous manquons d’hommes et de femmes capables de les porter et de concevoir des projets qui intègrent dès leur conception une prise en considération des externalités positives et négatives. Entreprendre dans les sciences, c’est mobiliser la recherche scientifique pour proposer des innovations sociales et environnementales. Entreprendre dans la recherche, c’est concevoir l’entrepreneuriat non pas comme une finalité individuelle ou uniquement financière, mais comme un moyen de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux.

PSL : En quoi ce nouveau programme est-il différent de ceux proposés par les incubateurs ou autres structures d’accompagnement vers l’entrepreneuriat ?

AH : Les incubateurs et les accélérateurs s’adressent à des entrepreneurs qui portent déjà un projet entrepreneurial. Cette formation s’adresse plus généralement à des jeunes qui ont « envie d’entreprendre », peu importe qu’ils aient ou non une idée précise du projet qu’ils veulent porter. Plutôt que de partir d’une solution technologique, nous voulons partir du problème : présenter les enjeux sociaux et environnementaux auxquels sont confrontées les jeunes générations, et amener nos étudiants à apporter des réponses à ces enjeux. C’est une approche totalement différente, qui replace l’entrepreneuriat dans un contexte plus large, et permet au fur et à mesure de la formation de construire des projets entrepreneuriaux qui mobilisent la science au service de l’intérêt général.

PSL : Quels sont les profils des prochains étudiants de cette formation ?

CDR : Des étudiants qui veulent changer le monde ! (rires). Nous recherchons des étudiants de niveau Master 2 qui ont une appétence pour la technologie et l’entrepreneuriat et qui veulent avoir un impact significatif sur la société, changer le monde par leur projet entrepreneurial.

AH : Il n’y a pas de profil type pour devenir entrepreneur à impact ! Bien au contraire, nous privilégierons des promotions où nous considérerons la diversité des formations et parcours – qu’ils soient en sciences dures, en sciences de gestion ou en sciences humaines – comme un atout. L’entrepreneuriat à impact, c’est une façon de questionner le monde, de se poser comme acteur de changement et de construire sa propre éthique entrepreneuriale.

PSL : Les cours seront 100% hybrides, pourquoi ce choix et quels seront les temps forts de l’année 2021 - 2022 ?

CDR : Proposer une formation hybride, c’est avant tout une approche qui consiste à tirer profit du numérique pour penser une conception innovante de la pédagogie. Le programme associe des temps d’apprentissage au rythme de l’étudiant, avec des séances d’approfondissement et d’ateliers avec les enseignants de manière « synchrone ». Au-delà de cet aspect, le mode hybride nous permet d’être agiles. Nous souhaitons, par exemple, pouvoir conserver les rencontres avec les chercheurs en présentiel, mais également permettre à des étudiants qui n’auraient pas la possibilité d’être tout le temps à Paris de suivre le programme.

A.H. : Notre formation sera articulée autour de trois grands temps : une première partie qui permet aux étudiants de prendre du recul sur les enjeux sociaux et environnementaux selon une approche des limites planétaires, une deuxième partie où nous proposerons une « boîte à outils » de l’entrepreneur à impact pour lui permettre de structurer et développer son entreprise à impact, et une troisième partie axée autour de la conception de son projet à impact qui aura lieu en ateliers collectifs en mobilisant les méthodologies du design thinking. A l’issue de la formation, une mission professionnelle de trois mois sera proposée où les étudiants pourront créer leur startup à impact, ou rejoindre un labo ou une startup à impact pour mettre en œuvre les enseignements acquis.