Covid- 19. Enseigner à distance pour assurer la continuité pédagogique
Suite à la fermeture des locaux le 16 mars 2020, les établissements-composantes de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL ont mis en Å“uvre un plan de continuité pédagogique afin d’assurer un enseignement à distance. Plus d’un mois après le début du confinement, enseignants et étudiants témoignent sur ce dispositif exceptionnel.
A l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL, comme ailleurs, les activités en présentiel ont fermé le lundi 16 mars 2020. Très vite, l’ensemble de la communauté universitaire s’est organisée pour assurer la continuité pédagogique à distance.
Une offre de cours unifiée à l’échelle des formations
Plus que l’outil, l’enjeu était, d’une part, de rassurer au plus vite les étudiants sur le fait qu’il y aurait une continuité et, d’autre part, d’assurer une unité dans l’offre de cours qui serait proposée
De l’outil Teams de Microsoft à Gotomeeting en passant par Zoom ou Discord, chaque établissement-composante a déployé la ou les solutions qui lui paraissait la plus adéquate. « Il nous a fallu agir vite, bien et ensemble. Plus que l’outil, l’enjeu était, d’une part, de rassurer au plus vite les étudiants sur le fait qu’il y aurait une continuité et, d’autre part, d’assurer une unité dans l’offre de cours qui serait proposée » indique Isabelle Catto, Vice-présidente Licence et affaires académiques.
Ainsi, à Dauphine - PSL, dès le 26 mars plus de 1660 cours avaient pu être délivrés et suivis à distance via Teams. Dans l’ensemble des établissements les directions informatiques et les . « L’enseignement à distance ne peut pas se calquer sur un cours en présentiel. Les enseignants ont fait un travail remarquable pour revoir les objectifs pédagogiques, la méthode, les calendriers en très peu de temps, tout en absorbant les problèmes des étudiants, ou le stress de se retrouver face à un outil technique qui peut parfois faire faux bond », précise encore Isabelle Catto qui encadre également l’équipe pédagogique du CPES (lien).
De nouvelles formes d’interactivité
L’idée est de conserver une forme d’interactivité, et susciter l’échange. Il s’agit d’un format pédagogique, que nous pratiquions déjà depuis plusieurs années et pour lequel nous avons des outils.
Du TD au cours de langues, enseignants et étudiants ont dû s’adapter et ajuster leurs pratiques. Pour Anne Varenne, enseignante-chercheuse à Chimie ParisTech - PSL, l’expérience a été concluante et un rythme a été rapidement trouvé pour maintenir les échanges avec les étudiants « Pour les TD qui impliquent une part de travail personnel des étudiants, nous leur donnons les sujets en amont. Et quelques jours avant la séance, nous mettons en ligne des documents, avec un premier niveau de réponses, de façon à ce que les étudiants continuent à réfléchir. Et nous reprenons ensemble les sujets pendant l’heure de cours. L’idée est de conserver une forme d’interactivité, et susciter l’échange. Il s’agit d’un format pédagogique, que nous pratiquions déjà depuis plusieurs années et pour lequel nous avons des outils. Il est aujourd’hui très renforcé ». Certains étudiants y ont vu, en plus, l’opportunité de développer leurs soft skills tels que la créativité, l’adaptation et le sens du collectif. Ainsi, pour Marion étudiante à Chimie ParisTech - PSL « l’avantage de ce système est cette certaine liberté de pouvoir se prendre en main pour étudier (notamment pour les TD). Les professeurs nous envoient les corrections, on travaille chez nous et on peut ensuite en discuter en TD. C’est un format qui pour ma part me convient très bien car cela nous laisse une bonne autonomie de travail, et donc la possibilité de nous organiser comme on veut ».
Les étudiants participent beaucoup à la réussite de cette continuité, ils jouent le jeu, ils participent. Sans eux, on ne pourrait pas y arriver
Pour Valérie Derkx, enseignante de FLE (Français Langue étrangère) à l’EPHE – PSL, il était essentiel de pouvoir recréer à distance un échange oral et écrit avec ses élèves. Elle a ainsi associé à son cours en visioconférence un « tableau » partagé via l’outil Framapad. « Nous avons l’avantage de fonctionner en temps normal avec de petits effectifs. Ainsi, la combinaison des deux outils a bien fonctionné. Cela ne remplacera jamais une classe réelle, mais on arrive à garder le contact avec les élèves, et à rester dans un rythme de travail, ce qui est important. Pour ce qui est de la pratique de l’oral, là aussi le fait de n’être pas nombreux nous permet de tous nous voir et d’échanger. Les élèves se disciplinent, ils coupent leur micro quand ils ne parlent pas, ce qui fait que tout le monde peut parler librement tout en respectant les autres. La seule limitation c’est qu’il y a moins d’échanges entre eux, et qu’on ne peut pas faire de travail en petits groupes. Les étudiants participent beaucoup à la réussite de cette continuité, ils jouent le jeu, ils participent. Sans eux, on ne pourrait pas y arriver ».
Enseigner la recherche à distance
Tout autant que l’enseignement des langues, la distance complexifie la mise en œuvre des TD, séminaires de masters, doctorats dont l’un des objectifs est de transmettre aux étudiants le ba.ba de la recherche en train de se faire. Pour y remédier, les enseignants ont pu en partie s’appuyer sur les nombreuses ressources numériques mises à la disposition des étudiants par les bibliothèques des établissements-composantes et recensées sur le. Ainsi, par exemple Anne Varenne encourage les doctorants en l’absence de manipulations en laboratoires, à mettre à profit leur temps « pour faire de la recherche bibliographique, faire un bilan de leurs résultats et voir quelles manipulations manquent et comment ils pourront les réaliser une fois de retour au laboratoire. Ce n’est pas du temps perdu, mais utilisé différemment ! »
L’ensemble des séances prévues ont été organisées sur la plateforme Klaxoon et Zoom en invitant chaque élève à se présenter via une fiche ludique et à s’impliquer au maximum dans l’organisation du cours
Certains enseignants et chercheurs se sont également saisi de l’opportunité pour repenser la forme traditionnelle du séminaire scientifique. Terence Strick, directeur de recherche à l’IBENS (ENS – PSL), et Anahi Molla Herman, chercheur au CIRB Collège de France, ont, par exemple, décidé de digitaliser l’édition 2020 de leur séminaire d’enseignement sur les avancées en biologie du développement et biologie cellulaire (ABCD 2020). L’ensemble des séances prévues ont été organisées sur la plateforme Klaxoon et Zoom en invitant chaque élève à se présenter via une fiche ludique et à s’impliquer au maximum dans l’organisation du cours (introduction de l’orateur, présentation d’articles, etc). Ceci a permis de créer de liens, des affinités et une ambiance agréable malgré la distance. Une séance de posters scientifiques a même pu être maintenue en recourant à une application généralement utilisée pour les expositions virtuelles d’art.
Un franc succès selon Lisa, inscrite au séminaire « La poster session organisée était particulièrement enthousiasmante : en plus de nous donner l’opportunité de développer notre capacité de communication scientifique, elle nous a permis d’avoir des retours constructifs et variés sur nos propres travaux de recherche. Malgré la distance, les organisateurs ont réussi à l'aide d'outils numériques originaux, notamment le musée virtuel, à rendre la session très vivante. »
Poursuivre ses recherches et se former à distance, les bibliothèques et musées sont au rendez-vous
Garder le lien
Les actions communes de PSL sur l’aide sanitaire, psychologique et financière ont été une vraie ressource pour les accompagner face à cette situation. C’est concrètement l’apport d’être une université plus intégrée.
En complément de la continuité pédagogique, ces différents dispositifs ont permis de garder le lien avec les étudiantes et étudiants pour certains en situation délicate. Ainsi, précise Sabine Mage, Vice-présidente du conseil de la formation et de la vie étudiante à Dauphine – PSL « Certains étudiants étaient doublement angoissés en début de confinement : par la situation sanitaire et le fait qu’ils ne pouvaient plus exercer leur job ou stage. Les actions communes de PSL sur l’aide sanitaire, psychologique et financière ont été une vraie ressource pour les accompagner face à cette situation. C’est concrètement l’apport d’être une université plus intégrée ».
La période est hors norme et l’université a dû réagir rapidement pour répondre aux demandes et difficultés des étudiants. « L’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé a mis en place un dispositif d’accompagnement des étudiants en difficultés psychologiques et a accéléré le déploiement du service de santé PSL, notamment dans sa composante de prévention et d'orientation psychologique » témoigne Anne Devulder, vice-présidente vie étudiante et responsabilité environnementale. « L’association étudiante , que nous soutenons, a également Å“uvré dans l'accompagnement moral et psychologique des étudiantes et étudiants. Des aides matérielles pour les étudiants du CPES ont aussi été mises en place. Tout cela s'est effectué en bonne coordination avec le CROUS de Paris et la Cité Universitaire de Paris ».
La newsletter vie étudiante PSL, créée peu avant le confinement, a vu son rythme de diffusion augmenter. De mensuelle à hebdomadaire en période de confinement, elle permet de transmettre les informations d'aides aux étudiants mais aussi de les divertir via des activités en ligne comme des cours de sport, des conférences ou encore via des « bons plans ».
Nous essayons de nous adapter au jour le jour et de mettre en place les dispositifs d'aide les plus adéquats en bonne coordination avec nos partenaires comme le CROUS.