²ÝÁñÂÛ̳

L, fondée par une ordonnance du 22 février 1821, fête en cette année 2021 son bicentenaire. L’émission, le 22 février dernier, donc 200 ans jour pour jour après la fondation de l’établissement, d’un timbre-poste du programme philatélique national a permis de lancer officiellement les festivités de cet anniversaire. L’iconographie de ce timbre gravé a en effet souhaité rappeler à la fois l’identité de l’établissement et son évolution au fil des siècles, en soulignant le fait que les champs de recherche et d’enseignement de l’ɳ¦´Ç±ô±ð nationale des chartes vont désormais du parchemin au numérique. Aussi figurent sur ce timbre une charte bourguignonne médiévale, qui peut apparaître comme la quintessence de toutes les « chartes » de France et, sur écran, l’encodage en TEI du texte latin correspondant, ainsi que le fronton gravé de la porte du bâtiment de la Sorbonne, au sein de laquelle l’ɳ¦´Ç±ô±ð fut la plus longuement implantée, de 1897 à 2017, car depuis 2015, l’institution a quitté la rive gauche pour gagner, sur la rive droite, le n°65 de la rue de Richelieu, face à l’ancien site de la Bibliothèque nationale de France.

Tout au long de l’année, la donnera lieu à de nombreuses festivités, qui seront l’occasion de mieux faire connaître le rôle de notre institution, une institution singulière qui appartient au bien commun de toutes celles et de tous ceux qu’anime un goût passionné pour l’histoire et le patrimoine. Parmi ces festivités, un cycle de conférences spécifiquement dédiées à l’histoire de l’ɳ¦´Ç±ô±ð ou à certaines de ses grandes figures ; une table ronde au grand amphithéâtre de la Sorbonne ; deux colloques, le premier, en partenariat avec l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, institution tutélaire qui contribua activement à la fondation de l’établissement ; le second, organisé en partenariat avec le Ministère de la Culture, dédié au rôle de l’ɳ¦´Ç±ô±ð dans la connaissance, l’administration et la valorisation du patrimoine national.

La célébration du bicentenaire de l’ɳ¦´Ç±ô±ð a été également l’occasion de publier, en co-édition avec Gallimard, un ouvrage à la fois accessible et richement illustré, permettant de retracer sa riche histoire et ses spécificités, souvent insuffisamment connues du grand public : depuis deux cents ans, les sources de notre passé, de toute nature et sous tous leurs aspects, qu’elles soient écrites, non écrites ou désormais numériques, figurent au cÅ“ur des enseignements et de la recherche de l’ɳ¦´Ç±ô±ð, dont le nom même de « chartes » (i.e. le document solennel ancien) dit la vocation originelle. C’est ce qui fait de l’établissement une institution à la fois spécifique et éminemment pluridisciplinaire. La variété même des sources justifie en effet les chaires d’excellence que l’ɳ¦´Ç±ô±ð accueille en son sein et la diversité de ses enseignements. L’ɳ¦´Ç±ô±ð forme ainsi des spécialistes de la conservation, des chercheurs et des enseignants-chercheurs rompus à la critique des documents, dont le point commun s’avère leur très grande familiarité avec les fonds ou les objets patrimoniaux, qu’il s’agisse d’archives, de manuscrits, de livres, de presse ou, désormais, de données digitales, et cette vocation même explique sa position particulière, à l’articulation du monde académique et des milieux professionnels du patrimoine.

Les deux cents années d’existence de l’ɳ¦´Ç±ô±ð des chartes ont aussi été marquées par un esprit d’innovation qui a inspiré l’élargissement continu de ses enseignements vers l’étude de nouveaux supports (photographiques, audiovisuels, informatiques…) ou de nouvelles pratiques (comme les jeux vidéo). Au-delà de l’ouverture des formations à des disciplines actuelles, la création de masters spécialisés et l’essor des doctorats ont contribué à conforter la place de l’ɳ¦´Ç±ô±ð au sein de l’université tout en valorisant sa contribution aux évolutions historiographiques récentes marquées par l’interdisciplinarité, les humanités numériques et computationnelles, l’histoire globale ; toutes évolutions que l’intégration dans PSL a permis de conforter et de corroborer. Assurément, c’est cette étroite fréquentation des sources, anciennes ou plus contemporaines, qui, au sein de PSL, reste la marque de fabrique de l’ɳ¦´Ç±ô±ð et continue de définir l’« esprit chartiste ».

Michelle Bubenicek, directrice de l’ɳ¦´Ç±ô±ð nationale des chartes - PSL