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PSL : Il y a dix ans déjà, l’École normale supérieure posait, avec quatre autres établissements, les bases de la future ±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL. Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru ?

Frédéric Worms : C’est bien simple : PSL est devenue pleinement elle-même et l’ENS est devenue pleinement l’ENS - PSL. Commençons par ce second aspect. L’ENS-PSL est désormais statutairement un établissement composante d’une ±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé qui a elle-même des statuts originaux et en voie d’être pérennisés. Elle est désormais pleinement une grande école universitaire, à travers tous les diplômes PSL (le diplôme de l’École lui-même - le DENS -, les masters, le doctorat, mais aussi la participation au CPES pour le premier cycle) et tous les . Elle a accédé à une nouvelle dimension encore de la politique de recherche nationale (à travers le PIA par exemple) et internationale (classements de PSL comme telle, visibilité comme graduate school de niveau mondial). Sans oublier tout le reste qui fait la vie même de PSL : les relations entre établissements, fondamentales, entre collègues, entre étudiants, dans ce cadre commun d’une richesse exceptionnelle et qui se déploie dans tous les aspects de la vie universitaire, sur tous les campus de l’université au cÅ“ur même de Paris. Si on prend le fameux tiret de ENS-PSL dans l’autre sens on le dira ainsi : PSL est pleinement devenue une ±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé globale et originale, sûre de son unité à tous les niveaux, statuts, formation, programmes de recherche et de vie étudiante, revendiquant pleinement les activités de ses établissements-composantes, et tout ce qui les relie, d’une manière unique et dont on commence à peine à entrevoir les potentialités. La construction de PSL et la transformation de l’ENS (comme des autres établissements) sont donc en pleine cohérence. Elles vont de pair, et auront des effets dans tous les domaines, et dans toute la société, et cela à travers leur cÅ“ur de mission, la recherche - dans toutes les disciplines des sciences et des lettres et entre elles - dont le renforcement et le renouvellement est lui-même plus nécessaire que jamais face aux défis scientifiques et sociétaux contemporains.

PSL : Quelles sont les principales réalisations scientifiques et académiques qui ont marqué ces dix premières années ?

Frédéric Worms : On doit bien sûr citer les grands succès communs : la construction des programmes gradués fédérant masters et formation doctorale dans tous les domaines et entre tous les établissements, avec aussi des programmes transversaux. Les grands projets de recherche que seule l’unité de PSL rend possible : pour ne donner que quelques exemples parmi beaucoup d’autres, et ses instituts, par exemple (Prairie, QBio, Santé numérique et sciences sociales), les , , le , ou le rôle de PSL dans les programmes nationaux (les PEPR), sans oublier les grands programmes de structuration des campus et de la vie étudiante (avec le succès à l’appel Excellences), les actions coordonnées face à la pandémie, aux violences sexistes et sexuelles ou à la guerre en Ukraine. Tout cela serait impossible sans la construction progressive et remarquable d’une gouvernance, mais aussi d’une culture et d’une activité communes, depuis les chefs d’établissement jusqu’aux étudiants en passant par tous les cercles de responsabilité. L’Ecole normale supérieure continuera bien sûr à être au cœur de ces projets comme cela a été le cas bien sûr pendant les mandats de Monique Canto-Sperber et les deux mandats de Marc Mézard.

PSL : Quels sont, selon vous, les grands enjeux qui attendent PSL lors des dix prochaines années ?

Dans dix ans on devra dire : PSL is unique, c’est la seule université globale qui passe vraiment par la construction des relations entre des établissements et des individus (avant tout les étudiantes et étudiants) dont chacun est et doit être considéré comme une pépite en soi.

Frédéric Worms : Les grands enjeux encore à affronter sont externes et internes. Construire les grands programmes scientifiques par disciplines et domaines (et bien sûr le redéploiement des Labex) mais aussi communs, sur la santé certes mais aussi le climat, les politiques publiques et leur lien à la recherche, ou les relations entre sciences et société. Construire aussi une ouverture sociale et internationale qui passe par une croissance maîtrisée, financée, cohérente, mais réellement novatrice et attractive pour toutes celles et tous ceux que cette ±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé attire désormais si fortement. Se faire pleinement connaître enfin pour ce qu’elle est, dans son contexte régional, national et international, tant la nouveauté mais aussi l’effectivité de PSL est encore méconnue et pleine de potentiel. Quant aux défis internes ils sont clairs aussi. Simplifier le fonctionnement concret dès lors que les statuts sont désormais acquis et compris. Partager les spécificités des établissements dont chacune est une force pour tous. Prendre pleinement l’envergure européenne et internationale par des actions qui la manifestent dans tous les domaines. Dans dix ans on devra dire : PSL is unique, c’est la seule université globale qui passe vraiment par la construction des relations entre des établissements et des individus (avant tout les étudiantes et étudiants) dont chacun est et doit être considéré comme une pépite en soi.

PSL, 10 ans déjà

PSL célèbre cette année son dixième anniversaire. Ã€ l’occasion de cet événement, nous vous proposons de revenir sur quelques temps forts de ces dix dernières années — grands projets scientifiques, formations nouvelles, offre de services accrue et diversifiée, visibilité internationale — en mettant l’accent sur les forces vives de nos établissements.