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L'attractivité internationale des universités, une perspective européenne

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Le vendredi 21 juin 2019, des personnalités influentes de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, au Royaume-Uni et d’autres pays européens, se sont réunies au Collège de France pour débattre des perspectives de développement international des universités dans un monde globalisé. Retour sur cet évènement co-organisé par le et l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL.

Alain Fuchs, lors du colloque ©±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL

Depuis une quinzaine d’années, deux tendances ont considérablement transformé le paysage d’enseignement supérieur et de la recherche à l’échelle mondiale : la transition vers une économie de la connaissance et la mondialisation de l’ESR » rappelle Alain Fuchs, président de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL, en introduction du colloque.
Tout au long de la journée, présidents d’université, conseillers politiques, experts… soit une quinzaine de personnalités influentes de l’enseignement supérieur et de la recherche en France, au Royaume-Uni et en Europe ont échangé et débattu autour de ces enjeux. Jonah Champaud, étudiant en master Politique publique  à l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé Paris-Dauphine-PSL, a assisté aux échanges. Il revient pour PSL sur deux des temps forts de la journée.

Mobilité étudiante et « brain circulation »

The future is international ! Thierry Coulhon

Avec 5,1 millions d’étudiants diplômés dans un pays étranger aux leurs, et une quantité appelée à doubler d’ici 2025 (données Campus France), l’internationalisation de la mobilité étudiante est déjà plus qu’une réalité dans les pays industrialisés. Cette tendance devrait s’accentuer dans les années à venir et comme le résume Thierry Coulhon, Conseiller à l’Elysée pour l’Education, l’Enseignement Supérieur, la Recherche et l’Innovation  et ancien président de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL : « The future is international ». Ainsi, en complément des politiques actives de mobilité étudiante, Giorgio Marinoni, Responsable des questions d'internationalisation au sein de  l’International Association of Universities, invite les acteurs de l’ESR à mettre en Å“uvre une véritable stratégie d’internationalisation durable de la Recherche et de l’Innovation. Il cite, à ce titre, le potentiel des formations doctorales en s’appuyant par exemple sur le développement de diplômes conjoints co-accrédités par les institutions partenaires.
Son propos trouve une directe résonance dans la vision exposée par Michael Hengartner, recteur de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Zurich et président de conférence des recteurs suisses, qui présente le modèle suisse orienté autour de la « brain circulation ».
Les universités suisses ont fait le choix concluant, selon lui, de favoriser les initiatives d’internationalisation par la recherche et pour la recherche, plutôt que comme vecteur d’augmentation de revenus pour les établissements. En effet, il souligne que 57% des actifs dans les secteurs de la recherche et de l’innovation en Suisse proviennent de l’étranger; que les frais d’inscription sont plafonnés pour les étudiants internationaux et que les chercheurs suisses bénéficient  de bourses pour des doctorats effectués à l’étranger... M. Hengartner préconise par ailleurs une plus grande régionalisation des initiatives de coopération universitaire. Ce qui permettrait, entre autres, de mieux prendre en compte les particularités de chacun (taille, ressources disponibles, missions etc.).

±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùés et incertitudes politiques

Contrairement à certains discours qui incitent à tirer avantage du Brexit, le Royaume-Uni est et doit rester un acteur majeur dans l’Europe de la recherche et de l’enseignement supérieur. Alain Fuchs

Autre temps fort des échanges : une réflexion commune sur l’avenir des collaborations scientifiques européennes dans un contexte politique incertain. De l’avis général, il est crucial que les universités puissent, dans la mesure du possible, s’affranchir du contexte politique pour laisser libre court aux échanges scientifiques. Selon Alain Fuchs, « Concernant l’Europe, des incertitudes demeurent quant aux modalités du Brexit. Contrairement à certains discours qui incitent à tirer avantage de cette situation, le Royaume-Uni est et doit rester un acteur majeur dans l’Europe de la recherche et de l’enseignement supérieur, au même titre que des pays tels que la Suisse ou Israël ». Jack Thomlinson, conseiller politique auprès du Ministère de l'éducation au Royaume-Uni., rappelle, à cet égard, l’engagement du gouvernement britannique à soutenir le programme Erasmus jusqu’en 2020 indépendamment de l’issue du Brexit. En complément, Vivienne Stern, Directrice de Universities UK International, invite les différents interlocuteurs scientifiques européens à faire du Brexit une réelle opportunité pour renforcer les liens entre les universités.

De fait, l’Enseignement Supérieur et la Recherche évoluent désormais dans un environnement plus que jamais globalisé. Les universités, au premier plan dans cette transition sans précédent, doivent prendre la mesure des enjeux que représente cette tendance et accepter la composante intrinsèque de l’international dans leurs activités. Sans quoi, elles courent le risque d’être reléguées au rang de simples observateurs face aux opportunités que représente cette mutation de l’enseignement supérieur. Toutefois, ces défis requièrent également des universités qu’elles repensent leurs stratégies de développement international de façon structurante, adaptée et pérenne.

                                               Interview et temps fort du colloque dans une vidéo réalisée par Elias étudiant au British Council