« Mettre en commun nos forces pour initier une dynamique dans la prise en charge du handicap »
Le schéma directeur pluriannuel handicap 2019/2022 de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL a été adopté à l’unanimité en conseil d’administration de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL en fin d’année 2019. Anne Devulder, vice-présidente Vie étudiante et Responsabilité sociale et environnementale de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL, présente les principaux axes stratégiques et le plan d’action.
PSL : Quel état des lieux faites-vous de l’accueil des étudiants et des personnels en situation de handicap au sein de l’université ?
A. Devulder : La place et la reconnaissance du handicap sont des sujets encore assez récents dans la culture française et dans l’enseignement supérieur et la recherche en particulier. Cependant, depuis la loi du 11 février 2005, les universités et grandes écoles se sont saisies du sujet. Au sein de PSL, des établissements comme Dauphine - PSL et l’ENS - PSL se sont par exemple dotés de schéma directeur, d’autres établissements composantes et partenaires, sans l’avoir pour autant concrétisé par un document officiel, ont mis en place des actions concrètes sur le recrutement ou l’accueil des étudiants ou des personnels. Avec la construction de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL, il nous appartenait de mettre en commun nos forces pour initier une dynamique dans la prise en charge du handicap au sein de notre université. La première étape a été désignation de référentes et référents handicap étudiants et personnels dans les établissements composantes de PSL n'en ayant pas encore. S'en est suivie la réalisation du schéma directeur pluriannuel handicap 2019-2022. Ce schéma directeur a été voté à l’unanimité en conseil d’administration de PSL à la fin de l’année 2019 et il est le fruit d’un travail collectif de l’ensemble des référents handicaps. Ces référents pourront être contactés par les étudiantes, étudiants ou membres du personnel pour être accompagnés dans leurs différentes demandes ou démarches : entreprendre une démarche de déclaration de situation de handicap (RQTH pour les personnels) ou mettre en place des aménagements plus favorables à leur scolarité ou leur situation de travail.
PSL : Quels sont les principaux axes stratégiques du schéma directeur pluriannuel handicap 2019/2022 de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL ?
A. Devulder : En nous appuyant sur les schémas directeurs pré-existants, nous avons défini cinq axes stratégiques afin de couvrir un large spectre d’actions :
- Favoriser le parcours de réussite des étudiants en situation de handicap, jusqu’à leur insertion professionnelle
- Améliorer l’accessibilité du campus, des locaux, des services et des savoirs
- Améliorer l’information, la sensibilisation et la formation de l’ensemble des étudiants, des personnels et des usagers
- Améliorer le recrutement, le taux d’emploi et l’accompagnement des personnels en situation de handicap
- Favoriser les achats réservés
Pour chacun de ces axes stratégiques ont été définis des objectifs, des actions concrètes, des acteurs et des indicateurs de résultat. Les différentes actions à mettre en place sont discutées lors des réunions trimestrielles des référents handicaps.
PSL : Quelles seront les actions prioritaires suite au vote du schéma directeur pluriannuel handicap 2019/2022 ?
A. Devulder : Notre première action a été la nomination des référents handicaps pour les établissements n'en ayant pas encore, elle sera suivie par le lancement d’actions de sensibilisation des personnels et des étudiants sur la question du handicap. Il s’agit d’un sujet encore trop tabou ou mal compris. Or, la loi de 2005, renforcée par celle de 2018, en établit une définition claire : « constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ». Il me semble ainsi majeur de sensibiliser notre communauté sur les différentes formes de handicap « invisible » afin de libérer la parole et d’améliorer la prise en charge. Cette question rejoint d’autres thématiques centrales de la vie de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé telle que le bien-être au travail, la santé physique et psychologique (dont l’ouverture d’un service est imminente). Les différents temps forts de la vie universitaire (rentrée, semaines thématiques, formations…) nous offriront autant d’occasions de faire passer ce message.
PSL : En cette période d’ouverture des campagnes licences et masters, pourriez-vous rappeler les principales démarches à accomplir pour les étudiantes et étudiants (futurs et actuels) en situation de handicap ?
A. Devulder : La première chose à faire est de prendre contact avec le référent de son établissement. Il n’existe pas ou peu de situations types et toute demande nécessite un traitement spécifique. Les référentes et référents sont formés et seront les meilleures personnes à même de proposer une solution adaptée. L’ensemble des échanges est bien entendu confidentiel, et le fait, pour un étudiant, de bénéficier d’un tiers temps ou d’autres solutions relève et relèvera toujours d’un choix personnel. Les étudiants peuvent également être accompagné par un médecin de prévention agrémenté par la . Un service santé ouvrira très prochainement au cœur du campus. Il pourra également accueillir, conseiller et accompagner les étudiantes et étudiants en situation de handicap.
PSL : Les établissements de PSL disposent de bâtiments anciens, comment l’université envisage-t-elle d’améliorer l’accessibilité des locaux ?
A. Devulder : L’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé PSL dispose d’un beau patrimoine, notre plus vieil établissement a 500 ans et le plus jeune a 50 ans. Nous sommes tout à fait conscients que l’accessibilité de certains locaux est un axe d’amélioration. Cela ne pourra pas se faire en un jour, mais ces problématiques sont prises en compte dans chaque projet de restructuration des bâtiments sur le campus.
PSL : Depuis la loi du 11 février 2005, les établissements ont, entre autres, l’obligation d’employer 6% de travailleurs handicapés. Quelles seront les actions de l’université pour encourager le recrutement et l’accompagnement de personnels en situation de handicap ?
A. Devulder : Les lois handicap du 11 février 2005, et de 2018 nous fixent un cap et ce sujet est l’un des axes stratégiques du schéma directeur pluriannuel Handicap. Rappelons déjà quelques chiffres : tous secteurs confondus, le taux de chômage des travailleurs en situation de handicap est deux fois supérieur à la moyenne nationale () et le secteur public, sans être parfait, se montre engagé pour remédier à cela. C'est un axe sur lequel nous devons continuer de progresser. Nous renforcerons d’une part les actions de recrutements des personnels (diffusion des offres d’emplois sur des sites dédiés, participation à des forums) et l’accompagnement des personnels en situation de handicap. Comme évoqué, c’est encore un sujet tabou ou mal connu, et nous sommes persuadés que beaucoup de membres du personnel n’ont jamais osé ou pensé échanger autour des problèmes qu’ils rencontrent et se déclarer. Pour lever les freins, une campagne de communication sera lancée au cours du mois de février 2020 dans l’ensemble des établissements de PSL autour du formulaire RQTH et des formations seront de nouveau prévues par l’école interne (certaines ayant déjà eu lieu fin 2019), comme par exemple sensibiliser les managers à ces problématiques.