Innovation

"Si ça vous démange, si vous vous sentez prêts : lancez-vous !"

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Les cours sont terminés et vous recherchez un job pour cet été ou pour la rentrée ? Plus besoin de courir partout pour distribuer votre CV ! Déposez-le simplement sur Job’n Roll, une plateforme créée pour révolutionner le job étudiant et son recrutement. Nous avons posé nos questions à sa fondatrice passionnée, Sarah Tondji, 23 ans, dauphinoise et étudiante-entrepreneure ±Ê³§³¢-±Êé±è¾±³Ù±ð, aujourd’hui à la Station F.

Sarah Tondji, fondatrice de Job'n Roll

Bonjour Sarah. Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours avant d’arriver à ±Ê³§³¢-±Êé±è¾±³Ù±ð ?

Sarah Tonji : Après le bac, j’ai fait une prépa grandes écoles de commerces et à l’issue des 3 ans, j’ai choisi de postuler à Dauphine en filière « Mathématiques Â». Cela a été une période de questionnement sur moi-même, sur ce que j’avais appris et sur ce que pouvaient m’apporter mes études. Et, parallèlement, j’ai eu l’occasion de travailler un été entier en tant qu'employée polyvalente dans un supermarché. Je me suis confrontée à la réalité du terrain. J’étais dans le concret. Et, alors que mes études ne m'avaient apporté que la connaissance théorique, en étant à la caisse ou à la manutention, j’ai compris l’importance de la connaissance pratique. En reprenant les cours, j’étais agitée, frustrée et j’ai eu envie de creuser l’idée d’un projet entrepreneurial, sans réellement encore avoir le bon filon pour lancer mon projet.

PSL : Quel a été l’élément déclencheur pour te lancer dans l’entrepreneuriat ?

ST : Déjà, j’ai la fibre entrepreneuriale depuis toute petite. Mon père était entrepreneur et son parcours m’a beaucoup inspirée : il était heureux de rentrer du travail. J’ai l’image de quelqu’un qui avançait et savait se remettre en question. J’ai été bercée par l’idée qu’entrepreneuriat et épanouissement personnel peuvent facilement se combiner. Mais le vrai déclencheur ou le basculement, c’était à Dauphine. J’étais en Master et clairement, j’avais perdu toute motivation. Mes notes, catastrophiques, s’en ressentaient. Un jour, j’ai vu une affiche avec le programme et, piquée par la curiosité, je suis allée voir la responsable de cet incubateur de Dauphine, Estelle Basquin, qui m’a parlé du statut d’étudiant-entrepreneur. Je me rappelle être sortie dans la cour avec des larmes de joie ! C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’une nouvelle porte s’ouvrait à moi. Et c’est là que l’aventure entrepreneuriale a commencé.

PSL: Après cette expérience à D-Start, comment es-tu entrée au PSL-Lab, l'espace de coworking de PSL ?

ST :  Je suis entrée au PSL-Lab via le programme ±Ê³§³¢-±Êé±è¾±³Ù±ð à la rentrée 2017 et sur candidature. Je suis arrivée avec l’idée de mettre sur pied notre projet, à savoir « révolutionner Â» le job étudiant en créant une connexion plus simple entre l’entreprise et l’étudiant. Le gros plus de ce programme, pour moi, ça a été l’encadrement : on se sent alors capable de s’assumer et d’aller au bout de son rêve, en le structurant dès la base. Il m’a permis, en quelques mois, d’avoir des conseils et des échanges précieux avec des tuteurs professionnels, de rencontrer des étudiants-entrepreneurs qui, comme moi, se lancent dans leurs projets. Et en peu de temps, finalement, on s’est rendu compte que le projet démarrait bien : plus de 1500 inscriptions d’étudiants en octobre dernier et des grands groupes (Burger King, Carrefour, Domino’s Pizzas, La Compagnie des familles…) nous font déjà confiance. Le plus de notre site est qu'on valorise à la fois l’entreprise et l’étudiant en mettant en avant, via des témoignages, les expériences de ces derniers.
C’est grâce à ±Ê³§³¢-±Êé±è¾±³Ù±ð que je suis entrée, avec mon associé Fawzi, à la . J'y suis actuellement le programme avec la Région Ile-de-France. Les projets sont plus ciblés « tech Â» et les sujets de nos workshops sont plus précis : ils correspondent à l'état d'avancement de notre projet. 

PSL: Quelles sont selon toi les qualités essentielles que doit avoir un(e) entrepreneur(e) ?

ST : Je dirais qu’il faut un savant mélange d’audace (au sens où il faut savoir prendre des risques) et avoir une capacité de prise de recul, de réflexion. C’est drôle : dans une même journée, on peut donc prendre des initiatives et faire, puis réfléchir à ce qu’on fait. Un sacré exercice ! Si je devais ajouter une dernière qualité, je dirais que l’entrepreneur doit être charismatique, au sens où il doit rayonner, être un diffuseur d’énergie pour l’équipe et pour l’ensemble des collaborateurs.

PSL: Quelle a été l’étape la plus complexe à gérer ?

ST : La mise en production du nouveau site web a été l’étape la plus complexe. Elle illustre bien les difficultés auxquelles sont régulièrement confrontés les entrepreneurs : on doit apprendre à avoir une vision à 360°, à faire de la gestion de projets et comprendre toute la complexité technique derrière. Faire un site web, c’est apprendre tous les jours ! Ç'a été une vraie aventure, mais ce qui nous a sauvés, c’est que dans l’équipe, on est soudés. Malgré les difficultés et les divergences de points de vue, on a réussi à se dépasser et à mettre en production notre site web, c'est donc aussi notre plus grande réussite.
Les relations humaines, c’est peut-être dur à gérer. C’est dur de bâtir des relations solides mais c'est obligatoire pour réussir des projets à long terme : avec mon associé, Fawzi, on sait à quel point c’est important pour l’équipe. La loyauté est toute aussi importante que la complémentarité.

PSL: Quels conseils donnerais-tu à une étudiante ou un étudiant qui hésite à se lancer ?

ST : Si ça vous démange, si vous sentez que ça vous travaille beaucoup : prenez l’élan et lancez-vous ! N’ayez pas peur des préjugés, des freins psychologiques qu’on peut se mettre de façon injustifiée. Le fait que je sois une femme ne m’a jamais questionné non plus quant à ma légitimité à prendre les devants. L’éducation a joué son rôle et puis, autour de nous, il y a tellement d’exemples inspirants ! Barack Obama sans Michelle, par exemple, ça n’est pas concevable ! (Rires)
Aujourd’hui, doucement, nous nous réveillons. Il y a toujours plus d’alternatives au système du « métro-boulot-dodo Â» ; preuve en est, le programme Pépite qui se déploie partout en France ! C’est forcément qu'il répond à un besoin. Bref, aujourd’hui plus que jamais, si vous vous sentez l’âme d’un entrepreneur, serrez les dents, gardez votre grain de folie et allez-y !

PSL: Que peut-on vous souhaiter ?

ST : Déjà : une santé de fer ! Je me souhaite de garder l’énergie vitale dont j’ai besoin pour continuer à mener à bien ce projet. Nous souhaitons aussi augmenter encore notre base de données clients (que ce soient les entreprises et étudiants !), réussir notre levée de fonds avant fin 2018…Bref, on a tout un programme  !