Voyage en terre islandaise
Léa Lévy, ancienne étudiante à l' (PSL-ITI) a pour passion l'Islande et ses volcans. La caméra de Margaux Dzuilka, étudiante à l' (IPJ) de Dauphine, l’a suivi dans sa mission scientifique à Krafla, au nord de ce pays insulaire, trésor géologique. Retour sur cette collaboration pleinement PSL-ienne autour des géosciences.
Ancienne étudiante à PSL-ITI, diplômée en géosciences à et actuellement en thèse au laboratoire de géologie de l', Léa est avant tout une passionnée de géothermie, une énergie renouvelable qui résulte de la chaleur stockée sous terre. C’est en Islande, pays qu’elle n’a « jamais vraiment quitté » depuis son premier séjour, qu’elle a effectué son étude de terrain autour des volcans islandais. De ce voyage sont nées ses premières observations de chercheuse, mais aussi de belles rencontres, dont celle entre Léa et Margaux. Elles reviennent sur cette expérience à la croisée des disciplines en terre inconnue.
PSL : Margaux, vous venez de l’IPJ Dauphine et Léa de PSL-ITI. Deux parcours extrêmement différents, donc. Comment avez-vous été mises en relation toutes les deux ?
L.L : Il était évident pour l'équipe qui partait en mission en Islande que pour réaliser un reportage vidéo de notre voyage, nous aurions besoin d’un « journaliste » dans l’équipe. Le service PSL-ITI a alors pris contact avec l’IPJ Dauphine et nous avons ainsi pu rencontrer plusieurs étudiants avec Pierre Briole, mon directeur de thèse à l’ENS. Notre choix s’est porté sur Margaux.
M.D : J’ai vu l’annonce publiée dans le groupe Facebook de l’IPJ. Comme l’Islande me faisait rêver et que je trouvais l’idée d’une collaboration avec des scientifiques très intrigante, j’ai contacté le service de PSL-ITI qui m’a mise en relation avec Léa. On a discuté via Skype et il m’a semblé que dès le début, on était sur la même longueur d’onde, malgré nos parcours très différents.
PSL: Margaux, ce voyage en Islande reposait sur une expédition scientifique de terrain et vous étiez entourée en grande majorité de chercheurs scientifiques. Y a-t-il, dans ce cadre un peu particulier, des choses précises qui vous ont marqué ? Qu’avez-vous découvert / appris grâce à ce voyage ?
M.D : C’est vrai que je craignais de dénoter au milieu de tous ces chercheurs scientifiques, de ne rien comprendre aux discussions. En réalité, j’ai immédiatement été intégrée au groupe comme si je faisais partie de l'équipe. Et puis il y a eu des moments de complicité hors du terrain. Je me rappelle d’une soirée mémorable où nous avons plaisanté autour des recettes typiques des pays de chacun des membres, de l’Italie à la Russie, en passant par l’Islande évidemment. Le tout dans un franglais approximatif et très drôle.
J’ai été marquée par l’effort physique constant que devait fournir chaque chercheur durant la mission. Tirer des câbles d’1,5 km à travers les volcans 8 heures par jour durant 12 jours, qu’il pleuve ou qu’il vente. C’était impressionnant de les voir se motiver chaque matin, mûs par le désir d’obtenir des résultats scientifiques qui me semblaient indéchiffrables.
Avec Léa, on a aussi beaucoup discuté de la vie des chercheurs scientifiques. De leurs impératifs de publication, de la concurrence, du besoin de reconnaissance. Mais aussi des écueils à éviter, comme de vouloir orienter les résultats de façon spectaculaire pour satisfaire les entreprises qui financent les recherches. Léa possède un véritable recul sur ce métier, ce qui m’a permis de découvrir toutes les facettes de cet univers si méconnu.
PSL : L’objectif de votre collaboration était de vulgariser, à travers des contenus vidéo, le travail de Léa et des chercheurs sur le terrain. Cela a-t-il nécessité un travail particulier ?
L.L : Afin de contextualiser mon voyage, il m’a fallu réfléchir à des questions qui visiblement sont intéressantes pour le spectateur mais qui ne s’étaient jamais posées en ces termes à moi, comme « pourquoi choisir d’aller en l’Islande ? ». Je n’y avais jamais réfléchi vraiment en fait, ça me semblait naturel. Il a fallu me replonger dans des souvenirs et retracer l’enchaînement des évènements.
Margaux m’a aussi bien aidée à épurer mon discours pour enlever tous les mots un peu trop techniques, même ceux que je jugeais tout-à -fait compréhensibles. Elle n’a pas hésité à me dire quand elle ne comprenait pas. C’était un peu comme de jouer à « ni oui ni non », les mots les plus utiles/courants que j’emploie pour parler de mon travail étaient interdits. C’est un exercice intéressant. Enfin, faire le choix de ne pas mettre tous les rushes n’a pas été facile, mais Margaux a très bien joué son rôle de chef de projet.
M.D : Puisque je n’avais strictement aucune connaissance en géophysique, Léa a dû trouver les mots les plus simples pour que je puisse comprendre les enjeux de la mission, l’objectif des mesures de terrain et le sens de ses recherches. Il m’a fallu ensuite réfléchir à la manière de présenter en image toutes ces informations. Là encore, on a passé des heures à marcher au milieu des volcans en discutant de la manière la plus pertinente de faire passer le message.
±Ê°ù±ð³¾¾±Ã¨°ù±ð de la mission scientifique en Islande de Léa Lévy, immortalisée par la caméra de Margaux Dzuilka.
PSL : Connaissiez-vous l’établissement de chacune avant de vous rencontrer ? Et dans l’ensemble, toute la diversité de PSL ?
L.L : Non je ne connaissais pas l’IPJ avant. Je savais qu’il y avait des établissements plutôt littéraires dans PSL mais je n’en avais qu’une idée très vague.
M.D : Je connaissais l’ENS oui, mais PSL-ITI pas du tout. Je me souviens d’un après-midi sur le terrain durant laquelle nous avons beaucoup discuté de nos formations respectives. Léa m’a expliqué les enjeux de cette année PSL-ITI, les cours et les projets auxquels elle a participé, et comment cela a pu dessiner son avenir. Je lui ai raconté notre collaboration à l’IPJ avec les étudiants des MINES de Paris et ceux du Master 226 de Paris-Dauphine qui font partie de PSL. On en a conclu que toutes ces collaborations étaient éminemment enrichissantes.
PSL : Si vous deviez définir votre collaboration en quelques mots ?
L.L : Drôle, détendue, intéressante…et fierté d’avoir le résultat à la fin. Parfois j’étais tellement fatiguée (physiquement et émotionnellement) que j’avais la flemme d’avancer dans les vidéos, mais en fait ça me faisait du bien, c’était une coupure bienvenue avec les sources de stress liées à la logistique de la mission. On est en mode « robot » sur le terrain, et de prendre du recul comme ça c’était super. Margaux s’est tellement fondue dans le groupe en plus que ça n’a jamais été pesant.
M.D : Je dirais d’abord que notre collaboration s’est faite de manière étonnamment simple et naturelle. Parfois je n’avais même pas le temps de terminer ma phrase que Léa avait déjà compris ce que je voulais lui expliquer. Ce qui a vraiment rendu notre travail plus efficace. Alors oui, on a parfois eu des divergences de point de vue. Mais c’est justement là que c’est devenu enrichissant : j’ai compris l’importance de la rigueur scientifique et la dangerosité des approximations et je crois que Léa a découvert les contraintes et les règles liées au métier du journaliste.
PSL : Aimeriez-vous réitérer l’expérience ?
L.L : Oui très clairement !
M.D : Oui, il faudrait même que ce type d’expériences soit intégré au programme de l’IPJ !
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