« La recherche, un outil pour nourrir mes projets futurs d’entrepreneuriat social »

Actuellement en service civique au sein du collectif Different leaders*, Pierre revient sur son parcours à PSL, au CPES d'abord, puis au sein du master Affaires internationales et développement de Dauphine-PSL. Il partage son intérêt pour l'économie du développement et nous dévoile ses projets en cours et à venir.

Pierre

Savoir saisir les opportunités et forcer le destin… Le parcours de Pierre est un savant mélange de détermination, travail, et rencontres singulières. Dès le lycée, fortement stimulé par son professeur d’économie Monsieur Cherfi à Montmorency, Pierre envisage de poursuivre ses études en classes préparatoires ou à Sciences Po. C’est finalement en visitant le site internet d’Henri-IV qu’il découvre, par hasard, et arrête son choix d’orientation postbac.  
 Â« Le CPES répondait à toutes mes attentes : un cursus pluridisciplinaire, avec spécialisation progressive, un grand niveau d’exigence et des possibilités de logement gratuit pour les boursiers. Le compromis parfait. »
De ses 3 années en 1er cycle, il retiendra notamment la proximité rare avec ses enseignants, le soutien sans faille de Mr Combemale, responsable de la filière SESJ**  du CPES, les cours d’écriture et d’expression orale, et les amitiés fortes nouées avec ses camarades. Le rythme est intense, le cursus exigeant, et l’adaptation à la vie parisienne, ses codes, parfois difficile.
« La réussite scolaire, c’est une course de 100m, à voir sur le long terme. C’est l’arrivée qui compte. J’aime à parler librement de mes échecs et difficultés, c’est ce qui m’a construit ».

Son projet académique se précise ensuite très vite, à la faveur d’une nouvelle rencontre et pas des moindres : l’économiste - désormais prix Nobel - Esther Duflo, invitée dans le cadre des conférences de recherche du CPES. Une prise de parole qui éveille son intérêt pour l’économie du développement, les questions de pauvreté en Afrique et la dimension humaine que peut prendre la recherche économique.
Il décide de poursuivre ses études à PSL, au sein du de Dauphine - PSL. Ses mémoires de recherche et ses différents stages - dans le laboratoire d’économie des jeux de la Sorbonne puis à l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Warwick - lui permettent de maturer sa vision de la recherche. Mais c’est véritablement en 2019 à l’UC Berkeley aux USA dans le cadre d’un semestre au sein du « Bridge Startup Fellows », un programme d’incubation renommé pour les étudiants intéressés par l’entrepreneuriat, que son projet s’affine.
« Ces expériences complémentaires ont changé mon regard sur la recherche, mais n’ont pas remis en cause son utilité. Au contraire, je la vois aujourd’hui comme un outil pour nourrir mes projets d’entrepreneuriat. Je veux être sur le terrain et avoir un impact direct. »
Ces quelques mois d’immersion dans la Silicon Valley et la rencontre avec des start-ups nigériannes engagées contre la pauvreté et le développement durable, à l’image de , scellent ses engagements futurs. Pierre souhaite s’investir dans la lutte contre l’auto-censure et les inégalités sociales dans l’accès à l’enseignement supérieur. Lui-même parrainé par les associations et , il souhaite partager son expérience et donner aux jeunes issus de milieux défavorisés les clés nécessaires pour mieux appréhender leurs perspectives d’avenir. En un mot, leur donner de l’ambition.
« Je ressens le besoin de réussir pour les autres... pour leur montrer l’exemple. »

En 2019, il est lauréat du prix de l’Egalité des chances du Val d’Oise, saluant son parcours exemplaire et son engagement associatif dans le département. Présent aux événements organisés par le CPES et les , il se mobilise également dans les lycées de sa région et commence à rédiger des articles à forte portée sur LinkedIn pour promouvoir des parcours étudiants inspirants. Pour aller plus loin, il lance « » sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram), du contenu destiné à aider les lycéens dans leur orientation scolaire (vidéos, interviews, tutoriels etc.).
Il travaille en parallèle sur la rédaction d’un livre « Moi aussi je viens du Val d’Oise » recensant des parcours atypiques et inspirants avec pour objectif de casser les stéréotypes et lever les principaux freins : « l’autocensure, l’asymétrie d’information et la méconnaissance des ‘codes’. »

Je souhaite casser les stéréotypes et lever les freins tels que l'autocensure, l'asymétrie d'information et la méconnaissance des codes.

Aujourd’hui en service civique au sein du collectif Different leaders rassemblant des étudiants et professionnels engagés sur les questions d’inclusion et développement durable (réchauffement climatique, accès à l’éducation, égalité homme / femme etc.), il prend le temps d’affiner son projet de recherche pour sa poursuite en doctorat.
« 2 sujets m’animent : l’économie du développement avec l’étude des ethnies en Afrique, ou les politiques sociales d’éducation dans les banlieues françaises. »

Pour conclure, quand on demande à Pierre le conseil qu’il donne le plus souvent aux lycéens, la réponse est immédiate :
« Ne pas avoir peur de tenter. Être ambitieux. Ne pas tricher avec soi-même et toujours valoriser ses différences car elles seules enrichissent un collectif. »

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* Collectif qui rassemble des étudiants et professionnels engagés sur les questions d’inclusion et développement durable
**Sciences économiques sociales et juridiques parcours désormais rebaptisé Economie, droit et société.