« Mon seul conseil : expérimenter un maximum pour ne surtout pas avoir de regrets »

Etudiante du master Chimie (parcours Chimie & Sciences du Vivant) porté par l'École nationale supérieure de Chimie de Paris - PSL, l'Ecole normale supérieure - PSL et l'ESPCI Paris - PSL, Mazzarine est actuellement en stage au sein du laboratoire Johnson & Johnson. Elle nous décrit son parcours universitaire et nous explique comment elle a trouvé sa voie.

Mazzarine

Mazzarine a toujours été passionnée par la biologie et la chimie. Après un baccalauréat scientifique obtenu à Dakar, elle suit un double Bachelor international en Biologie et Chimie à l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Grenoble Alpes puis rejoint le .
« Je souhaitais intégrer un master en Chimie et Biologie proposant des cours en anglais. En effectuant des recherches, j’ai constaté que seules 5 formations interdisciplinaires dans ce domaine étaient proposées en France. Parmi elles, le master de PSL proposait une formation à la recherche académique et industrielle et était entièrement dispensé en anglais. J’avais trouvé mon master ! »

Durant son master, elle rencontre enseignant-chercheur à l'École nationale supérieure de Chimie de Paris - PSL qui a créé en 2016 un laboratoire de pointe en chimie inorganique, le « Laboratory for Inorganic Chemical Biology ». Mazzarine a la chance de rejoindre cette équipe internationale dans le cadre de son stage de première année.
« Quand je suis arrivée dans son laboratoire, je ne savais pas encore si je voulais me spécialiser en Chimie ou en Biologie. Gilles Gasser m’a permis d’associer ces deux disciplines. Je travaillais en biologie mais à côté d’un laboratoire de chimie dans lequel il créait des médicaments. Je savais ainsi comment étaient développés les médicaments et pouvais comprendre leurs effets sur le corps humain. Produire un médicament et ne pas comprendre comment il fonctionne sur le corps humain n’a pas de sens. Tout comme tester un médicament sans connaître sa structure n’a pas de sens. Il est primordial de garder les deux disciplines, elles sont complémentaires. Même si je faisais de la biologie, je comprenais beaucoup mieux ce que je faisais. »

En quête de nouvelles compétences et intéressée par les projets innovants, Mazzarine choisit de suivre le destiné aux étudiants de master, doctorants et post-doctorants, intéressés par l’innovation ou par l’entrepreneuriat.
 Â« J’ai eu la chance de travailler au sein de la start-up , fondée par Arnaud Gautier, Ludovic Jullien et Franck Perez, start-up qui développe des sondes fluorescentes à base de nouvelles méthodes. Nous étions une équipe de 5 étudiants provenant de différents établissements PSL (Institut de Biologie Physico-Chimique IBPC, EPHE - PSL, ESPCI Paris - PSL et Collège de France). Des profils variés, c’est ce qui faisait notre force. J’ai beaucoup aimé travailler en groupe avec des étudiants que je ne connaissais pas. C’est en échangeant, en posant des questions, qu’on grandit. »

Mazzarine aime apprendre des autres, mais aussi transmettre. C’est ce qu’elle fait notamment au sein du , bureau en charge de l’accueil des étudiants étrangers.
« L’expérience de chacun est différente. J’aime aider les étudiants internationaux dans leurs choix, leur donner les moyens de réussir. Mais je leur dis aussi qu’il faut vivre les choses pour confirmer que ce n’est pas ce qu’on a envie de faire. Il y a des choses qui se vivent et ne s’écrivent pas ! »

D’ailleurs, c’est après son stage de fin de licence au sein du centre à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Grenoble que Mazzarine précise son projet professionnel.
« Je voulais effectuer un stage en recherche fondamentale afin de savoir si cela me plairait. Il fallait être très pointilleuse et les expériences demandaient énormément de patience. En recherche fondamentale, on n’a parfois aucun résultat pendant de nombreuses années. C’était une expérience très enrichissante parce que j’ai acquis de nouvelles compétences ! Mais j’ai surtout réalisé que cela ne me correspondait pas et que j’avais besoin de quelque chose de plus appliqué. »

Il y a des choses qui se vivent et ne s'écrivent pas

Véritable actrice de son parcours, Mazzarine s’est alors dirigée vers la recherche industrielle et est aujourd’hui en stage au sein du laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson au sein duquel elle travaille sur des modèles de peaux utilisés pour tester l’efficacité des médicaments en phase pré-clinique.
« Avant de mettre un médicament sur le marché, de nombreux tests pré-cliniques sont réalisés sur des modèles cellulaires, puis sur des souris. Les modèles que nous reproduisons ne correspondent pas assez aux cellules de la souris ou du corps humain ce qui oblige les chercheurs à effectuer de nombreux tests sur les animaux avant que des tests cliniques soient réalisés. Ma mission est donc de travailler sur des cellules afin de reproduire des modèles de peaux plus proches des peaux humaines et ainsi optimiser les tests pré-cliniques. »

Mazzarine souhaiterait ensuite poursuivre en Doctorat et faire une thèse dans le domaine des essais pré-cliniques / cliniques.
« Il m’a fallu plusieurs années pour mûrir mon projet professionnel. Mais après avoir découvert et expérimenté plein de choses différentes, et parfois même avec regret, j’ai réussi à trouver ce qui me correspondait ! Finalement on apprend beaucoup de ses erreurs et des choix que nous faisons et c’est grâce à cela que l’on peut se construire un avenir solide. »