« J’ai voulu analyser les questions environnementales sous le prisme des inégalités »

Nicolas revient sur son expérience au Cycle Pluridisciplinaire d'Etudes Supérieures (CPES) de PSL et son engagement dans le bureau des étudiants de la formation. Il poursuit avec son parcours au sein du master en Economie appliquée (Politiques publiques et développement) et ses stages dans de brillantes organisations. Enfin, il nous explique pourquoi il a choisi de rejoindre le programme doctoral Sustainable Development de l'±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Columbia à New York.

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Polyglotte, curieux et engagé, Nicolas, ancien étudiant du et du master de l’Ecole normale supérieure – PSL*, réalise actuellement une thèse en développement durable à l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé Columbia de New York.
C’est durant ses années de lycée que son goût pour les matières scientifiques et littéraires s’affirme. Tout en suivant une filière science, il se passionne pour la géopolitique et le cinéma. À l’issue du bac, il ne veut ni se spécialiser dans une seule discipline ni intégrer une classe préparatoire. Il candidate alors au CPES où il est reçu.
« C’était l’une des rares formations qui me permettait de ne pas faire un choix immédiatement après mon bac. Elle m’a permis de me spécialiser petit à petit et de prendre le temps d’échanger avec mes professeurs sur mes orientations. Avec le recul, je réalise à quel point cette formation a été décisive. Le CPES propose des cours en petits effectifs, ce qui est rare au niveau licence. Un rapport privilégié s’établit avec nos professeurs, et en tant qu’élève nous pouvons partager nos retours sur le programme et faire des propositions. Au-delà de l’enseignement, c’est extrêmement formateur. Je garde en particulier un très bon souvenir de mes très stimulants échanges avec Pascal Combemale, directeur de la filière Sciences Economiques Sociales et Juridiques (SESJ), et ses conseils m’ont été très précieux. »

Durant ces trois années, Nicolas s’investit également dans la vie de l’université. Il représente les étudiantes et étudiants au Conseil Académique de PSL, et s’investit activement au où il participe à l’organisation d’événements.
« S’engager au niveau des instances de l’université ou au sein du bureau des étudiants ont été deux très belles expériences. Le CPES était une formation récente, tout comme PSL d’ailleurs. Il y avait une certaine effervescence et on avait le sentiment que tout était possible, il suffisait de se lancer. Avec quelques amis nous avons monté une délégation composée d’une vingtaine d’étudiantes et étudiants PSL dans le cadre du « European Parliament European Youth Event - EYE ». Nous avons obtenu un financement des initiatives étudiantes de PSL, et nous nous sommes rendus à Strasbourg où nous avons rencontré des députées et députés européens et des étudiantes et étudiantes venant des quatre coins de l’Europe. C’était passionnant. »

S'engager au niveau des instances de l'université ou au sein du bureau des étudiants ont été deux très belles expériences

Diplômé avec mention de la filière SESJ du CPES, Nicolas rejoint le master politiques publiques et développement (PPD) de l’ENS - PSL en partenariat avec la Paris School of Economics. Il y suit les cours de Thomas Piketty, qui dirigera son mémoire pour lequel il recevra le Prix Stiglitz de l’International Economic Association.
« Ce master m’a permis de m’ouvrir à d’autres problématiques et de consolider mes intuitions initiales. Il est désormais clair, pour moi, que l’économie doit être un outil au service d’une volonté politique et non l’inverse. Les cours de Thomas Piketty ont été, à ce titre, très inspirants. Il développe une pensée très originale au sein de la discipline et a mis les inégalités sur le devant de la scène. En m’inspirant de son travail, j’ai voulu analyser les questions environnementales sous ce prisme des inégalités. »

Le master m'a permis de m'ouvrir à d'autres problématiques et de consolider mes intuitions initiales

Les stages proposés au CPES et au master PPD permettent à Nicolas de faire ses premiers pas dans le monde professionnel. Fidèle à ses engagements, et profitant de ses connaissances en russe, il choisit d’effectuer un premier stage dans une ONG russe qui vient en aide aux réfugiés à Moscou, le Civic Assistance Committee. Deux ans plus tard, il complète cette expérience par un deuxième stage au programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Turquie. Ce second stage le déçoit, car trop éloigné du terrain. C’est néanmoins un bel enseignement pour plus tard et il en profite pour se mettre au turc. À la suite de son master, Nicolas hésite : la recherche l’attire, mais il ressent le besoin de travailler sur des « sujets qui comptent » et ne veut pas se retrouver trop tôt enfermé dans la théorie. Il opte alors pour une première vraie expérience professionnelle au sein de l’Agence Française du Développement (AFD). Il y devient d’abord consultant à Paris, puis chargé de projets, mais cette fois en Ouzbékistan.
« Cela a été une expérience professionnelle déterminante, j’ai énormément appris. J’étais en contact direct avec les membres du gouvernement ouzbek pour négocier la mise en place de projets de développement financés par l’AFD dans les domaines de l’hydroélectricité et des systèmes d’eau et d’assainissement. C’était une mission concrète, exigeante et intellectuellement très stimulante. J’ai beaucoup aimé l’esprit de l’AFD. Malgré tout j’étais encore hésitant et le monde académique m’attirait. »

À la fin de sa mission, Nicolas postule à différents programmes doctoraux de l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé d’Harvard et de Columbia. Retenu dans l’une et l’autre de ces universités prestigieuses, là encore un choix s’impose :
« Choisir entre Harvard et Columbia n’a pas été simple ! Mon choix s’est finalement porté sur le programme Sustainable Development créé par Joseph Stiglitz et Jeffrey Sachs à Columbia. C’est un programme à part et sans véritable équivalent à ma connaissance, qui place la thématique choisie avant l’approche disciplinaire. Le doctorat s’y fait en cinq ans et débute par deux années d’enseignement. Nous bénéficions d’une grande liberté pour le choix des méthodes utilisées dans notre thèse allant des différentes sciences sociales aux sciences naturelles. Je suis entré dans le programme avec en tête un projet de recherche sur l’impact du changement climatique sur les inégalités, j’ai finalement complété ce projet par d’autres sujets très variés, à la fois en économie de l’environnement, économie politique et microéconomie appliquée. Je travaille également avec des professeurs d’autres universités, Vincent Pons à Harvard pour un projet sur la polarisation politique et le COVID19 et Charles Angelucci au MIT sur les médias locaux et la responsabilité politique à l’échelon local. »

Nicolas poursuit la rédaction de sa thèse à l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé de Columbia et espère plus tard contribuer de manière concrète à l’élaboration de politiques publiques.

*Le Master Politiques Publiques et Développement est co-accrédité par l’ENS-PSL, l’EHESS et l’Ecole des Ponts ParisTech et labellisé par PSE-Ecole d’économie de Paris. Il est également financé par l’IRD et le Cepremap, et bénéficie de l’appui du J-PAL Europe.