Une formation inédite par et pour la recherche entre Shanghai et Paris
9 étudiants chinois issus de l’une des meilleures universités de Shanghai en Sciences humaines et sociales ont débuté, en 2017, leurs thèses dans deux écoles doctorales de PSL. L’occasion de revenir sur un partenariat d’excellence entre l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé Fudan et le labex TransferS.
Classée parmi les toutes premières universités chinoises, l' qui excelle notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales, a été fondée en 1905 à la fin de la dynastie de Qing dans cette ville-monde qu'est de plus en plus Shanghai. Elle a formé de très nombreux savants chinois et fait partie depuis 1998 de la "ligue des 9 universités", regroupement de neuf institutions qui ne représentent qu'un pourcentage réduit d'étudiants mais ont fait l'objet d'importants financements de la part du gouvernement chinois dans son effort pour donner un nouvel élan à la formation de haut niveau et à la recherche. C'est donc tout naturellement que, dès 2012, Michel Espagne, directeur du , s’appuyant sur des collaborations existantes entre l’ENS et l’±«²Ô¾±±¹±ð°ù²õ¾±³Ùé Fudan, initie un partenariat d’un nouveau type. Il s'agit de former durant un cursus de trois ans de jeunes chinois – issus pour une première étape des départements de littérature chinoise et comparée, langues et littératures étrangères, histoire et philosophie – qui sont destinés à poursuivre des études doctorales dans les écoles doctorales de PSL. Cinq enseignants-chercheurs ou chercheurs de l'ENS vont chaque année à Fudan pour organiser des séminaires conçus comme des initiations à la recherche. Pour contrecarrer un certain déclin de la francophonie universitaire et répondre à des attentes chinoises, cette préparation à des études doctorales s'accompagne d'un apprentissage intensif du français langue étrangère à l'Alliance française de Shanghai. Au bout de trois ans, des étudiants sans connaissance préalable du français mais ayant suivi la formation de l'Alliance française et les cours du programme peuvent envisager de s'inscrire en thèse dans un établissement PSL à Paris.
Cette formation pré-doctorale interdisciplinaire s’adresse à une vingtaine d’étudiants chinois rigoureusement sélectionnés. A l’issue des trois ans, tous présentent un et une dizaine d’entre eux sont sélectionnés pour engager des recherches dans les laboratoires de PSL – et plus particulièrement à l’ENS.
Ces derniers bénéficient alors du soutien des autorités universitaires de Fudan pour une candidature à une bourse de thèse du Chinese Scholarship Council (1200 € par mois sur 4 ans). Une première promotion a entamé sa thèse à PSL en septembre 2017. Une seconde promotion est attendue pour 2019. Et, dans le cadre de la pérennisation et transformation du labex TransferS en l’École universitaire de Recherche TransLitterae, ils seront accueillis dans l'une des nouvelles écoles de formation à la recherche.
Ma Jiening, a rejoint l'école doctorale de l'ENS, et témoigne de son enthousiasme
"Faire une thèse à l’École normale supérieure a longtemps été un rêve pour moi. Ce partenariat m’a permis de le réaliser grâce à la formation à la fois générale et spécifique que j’ai reçue. Les séries de conférences-cours intensifs dispensés par des professeurs et spécialistes de l’ENS ont largement enrichi mes connaissances, et m'ont permis de choisir mon sujet de thèse dans une très large perspective. J'espère que mon nouveau statut d’étudiante à PSL, une université de renommée mondiale, sera un bel avantage dans mes futures recherches."
Ma Jiening a entamé une thèse sur "La réception de Montaigne en Chine" sous la direction d’Isabelle Pantin (Département Littérature et Langages de l’ENS), elle est lauréate en 2017 du dans la catégorie Jeune pousse pour sa traduction de Tocqueville : Les Sources Aristocratiques de La Liberté : Biographie Intellectuelle, Lucien Jaume, publié aux éditions Shanghai Sanhui Culture and Press Ltd./Lijiang Publishing.
Conférences chinoises de la rue d’Ulm
Chaque année quatre professeurs de Fudan viennent à l'ENS pour donner des conférences et l'espoir est grand de voir un certain nombre d'étudiants de l'ENS s'engager non pas nécessairement dans une carrière de sinologues mais dans une exploration du monde scientifique chinois qui devrait aussi séduire des historiens, philosophes, comparatistes.
Les conférences des 9 professeurs de l'université Fudan accueillis entre 2014 à 2016 ont été recensés dans un ouvrage intitulé , sous la direction de Michel Espagne.
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