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UROP@PSL est inspiré du programme lancé par le MIT (Massachussetts Institute of Technologie). Quel est ce programme en quelques mots et que retenir de l’expérience du MIT ?

Benjamin Spector  : Le programme UROP du MIT a été créé en 1969 et est l’un des tout premiers de ce type. Il permet à des étudiantes et étudiants de premier cycle de participer à des projets scientifiques qui se situent à la frontière de la recherche, dans tous les domaines du savoir. Les chercheures et chercheurs proposent des stages, les étudiants de premier cycle les contactent, et ils et elles se mettent ensuite d’accord sur un projet. L’expérience de nos collègues du MIT est extrêmement positive. Pour les stagiaires, c’est une expérience unique qui leur fait découvrir la recherche en train de se faire et peut susciter des vocations ; pour les encadrants c’est une occasion supplémentaire d’attirer au plus tôt des étudiantes et étudiants passionnés et talentueux vers la recherche.

Pourquoi est-il important, selon vous, d’initier des stages de recherche dès le premier cycle d’études supérieures ? Qu’apprendront les stagiaires ?

« Ce sera un atout significatif que d’avoir fait une telle expérience avant l’entrée en master Â»

Benjamin Spector : Le lien entre enseignement et recherche est central dans toute institution universitaire, et ces stages permettront aux étudiants, dès le début de leurs études supérieures, de saisir le lien qui existe entre le savoir ‘cristallisé’ qu’ils acquièrent dans leur cours et la production du savoir. En bénéficiant d’une telle expérience dès le premier cycle, les étudiantes et étudiants pourront confirmer ou découvrir une vocation pour la recherche (et pour cela, le plus tôt et le mieux), et, même s’ils se destinent à une tout autre activité, ils pourront par ailleurs développer des compétences qui leur seront très utiles par la suite (autonomie, capacité à faire avancer un projet en collaboration avec d’autres). Ce sera un atout significatif que d’avoir fait une telle expérience avant l’entrée en master ; le choix d’un master après la licence se fera de manière plus informée (car le stage de recherche joue un rôle central dans les masters de PSL), et une expérience de stage dès le premier cycle est par ailleurs un élément très positif dans les dossiers de candidature en master, d’où l’intérêt de faire ce stage dès l’année de L2.
Cette expérience apportera bien sûr aux stagiaires des compétences techniques et scientifiques (qui sont souvent pertinentes au-delà du domaine propre du stage), mais le plus important est ailleurs. La recherche scientifique conjugue des exigences de rigueur, de créativité, et d’implication personnelle ; qu’il s’agisse d’histoire, de biologie, de physique, ou de linguistique (mon propre domaine), il s’agit toujours de faire reculer les frontières du savoir humain, et d’une forme d’exploration de l’inconnu, mais c’est une exploration qui est régulée par des normes très spécifiques de rationalité. C’est une chance extraordinaire que de pouvoir être exposé à cette activité au plus tôt, quel que soit le chemin que l’on prend par la suite.

Quels seront les profils des étudiantes/étudiants sélectionnés pour ces stages ?

Benjamin Spector : Ces stages sont ouverts aux étudiantes et étudiants de premier cycle de PSL, dans toutes les disciplines.Nous visons en particulier les étudiantes et étudiants inscrits en L2 dans une licence de PSL, ou en première année d’une grande école, sans exclure cependant les étudiants de L3. Chaque proposition de stage contient une description des prérequis, notamment en termes de formation préalable. Très concrètement, les étudiantes et étudiants consultent les propositions de stage sur une page Moodle, indiquent leur intérêt pour certains stages ou certaines équipes de recherche, et déposent un dossier de candidature (CV, relevés de notes, lettre de motivation). Après examen de leurs vÅ“ux et de leurs dossiers, ils sont ensuite invités à prendre contact avec les responsables des stages qui les intéressent, lesquels rendent ensuite un avis favorable ou défavorable.

Dans quel cadre s’effectueront les stages ?

Benjamin Spector : Les stages correspondent à une durée totale de 2 mois, et donnent lieu à une rémunération. Ils se déroulent par défaut tout au long de l’année universitaire, selon le schéma suivant : un jour/semaine entre la mi-octobre et la fin du semestre de printemps, puis un mois à temps plein en juin ou en juillet. Des ajustements par rapport à ce schéma général sont possibles, tant que l’esprit général du dispositif est respecté.