Intervenants à la conférence MSCA - Ana Rodrigues

Ana Rodrigues est directrice de recherche au Centre d'Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE, CNRS). Ses recherches s'intéressent à l'interface entre l'écologie et la biologie de la conservation, sous l'angle fédérateur des modèles de biodiversité spatiale.

Après un premier diplôme en biologie puis un Master en mathématiques appliquées à l'université de Lisbonne, Ana Rodrigues achève en 2003 son doctorat en biologie de la conservation à l'université de Sheffield. À l'issue d'un premier contrat postdoctoral à Washington, elle gagne en 2006 un financement Marie Sklodowska-Curie pour continuer ses recherches au département de Zoologie à l'université de Cambridge.
En 2009, elle rejoint le CNRS où elle travaille au sein du Centre d'Écologie Fonctionnelle et Évolutive, à Montpellier ; elle y exerce actuellement la fonction de directrice de recherche et elle dirige le laboratoire "Dynamique et Conservation de la Biodiversité".
Ses recherchent portent sur les modèles de biodiversité à une échelle spatiale étendue, y compris pour identifier les priorités de conservation mondiale et pour identifier les processus écologiques, évolutifs et historiques qui sous-tendent ces modèles. Elle est actuellement coordinatrice scientifique du programme Inspire4Nature Marie Sklodowska-Curie Innovative Training Network, à l'interface entre science et politiques de la conservation de la biodiversité internationale.

Dans la conférence MSCA 2022, elle interviendra lors du quatrième atelier, consacré à la mise en œuvre de la Charte verte de MSCA dans les projets de recherche.

 


 

Interview éclair

Ana Rodrigues nous parle de ses travaux et de sa participation à la conférence.

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Sur quoi porte votre travail en ce moment ?

Je suis macroécologue, c'est-à-dire une écologue scientifique dont les recherches portent sur les problèmes sur une vaste échelle spatiale. Je suis aussi écologue de la conservation, au sens où une large part de mes recherches vise à comprendre les cause du déclin actuel dans la biodiversité et à déployer des stratégies efficaces pour contrer ce problème. En ce moment, mes travaux consistent à comprendre de quelle manière les espèces réagissent aux pressions humaines sur l'utilisation des terrains et à mesurer l'efficacité des zones protégées pour neutraliser ces pressions.
 

Vous participez à la conférence dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte verte de MSCA dans les projets de recherche, quelle importance ce thème revêt-il à vos yeux ?

Pour ralentir et, idéalement, inverser ces effets, nous devons appliquer des réformes pratiques radicales dans tous les pans de la société.

En tant que chercheuse en écologie scientifique, je mesure l'impact cumulé des activités humaines sur la planète. Pour ralentir et, idéalement, inverser ces effets, nous devons appliquer des réformes pratiques radicales dans tous les pans de la société ; or, la recherche en fait partie. La Charte verte de MSCA constitue une étape très favorable pour s'assurer que les chercheurs et les institutions intègrent la dimension environnementale dans la conception et l'application des projets scientifiques.
 

À votre avis, et en tant que chercheuse en écologie, quels rôles peuvent jouer les chercheuses et chercheurs dans le débat public sur l'environnement ?

Le rôle primordial des chercheurs consiste à fournir des informations fiables et sans parti-pris aux instances gouvernementales et à la société civile. Parmi ces informations figure l'état de l'environnement, son évolution au fil du temps, les prévisions sur ses évolutions à venir, les causes de ce changement, ses conséquences (sur les écosystèmes, les autres espèces et les sociétés humaines) ainsi que les preuves d'instruments de conservation efficaces.
 

Que pensez-vous de la mobilité des chercheuses et chercheurs dans le cadre de la crise du climat ?

La mobilité des chercheurs représente un facteur majeur pour l'excellence scientifique de l'Union européenne. Or, cette excellence est essentielle dans la conception de solutions efficaces pour ralentir et contrer la crise climatique actuelle. Cela dit, les chercheurs qui circulent entre plusieurs pays au cours de leur carrière ont tendance à entreprendre des voyages internationaux fréquents (pour des motifs professionnels comme personnels), ce qui peut aggraver l'empreinte carbone à l'échelle individuelle.
 

Voir aussi